Supports de culture alternatifs Astredhor : accompagner de nouveaux enjeux en ville
Des visioconférences sur l’usage de substrats sans tourbe dans les collectivités et sur la préparation de l’arbre urbain de demain à des conditions environnementales contraignantes ont été proposées lors des portes ouvertes de la station Astredhor Loire-Bretagne.
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Les collectivités sont concernées autant que les horticulteurs par la disparition prochaine de la tourbe. Par ailleurs, elles se préoccupent de la préparation des arbres pour favoriser leur reprise optimale en conditions contraignantes (stress hydrique…). L’expertise d’Astredhor vient à leur rescousse, comme en ont témoigné deux interventions à distance durant les portes ouvertes de la station Astredhor Loire-Bretagne, aux Ponts-de-Cé (49), les 18 et 19 septembre 2024. L’une visait à s’affranchir de la tourbe, l’autre à utiliser des technosols en substituts à la terre végétale.
Fleurir sans tourbe
En Alsace, le fleurissement est culturel et impacte l’identité paysagère. La Ville de Mulhouse (68) produit plus de 100 000 plantes chaque année pour ses nombreux sites fleuris et évènements de végétalisation éphémère.
Astredhor Est a réalisé un accompagnement global de la réflexion puis un suivi technique. Le projet a commencé, en 2021, par une étape essentielle de dialogue entre les différentes strates d’acteurs : élus, direction des espaces verts et personnel d’exécution.
Puis, les essais de démonstration avec deux associations fleuries différentes en jardinières ont utilisé trois modalités de substrat : le témoin à 85 % de tourbe, une version à 50 % de tourbe et une version sans tourbe (fibre de coco, copeaux de bois, argile, tourbe de coco et écorce compostée). Pour les trois options, le développement végétatif des jardinières a correspondu aux critères de fleurissement attendus. Les modalités réduites en tourbe et sans tourbe ont permis une qualité esthétique suffisante, si bien que la municipalité envisageait de passer au sans-tourbe en 2024.
Parmi les pistes de progression, elle évoque de remplacer la fibre de coco pour composer un substrat plus durable, de travailler en parallèle avec des biostimulants ou encore de revoir la gamme végétale pour réduire l’arrosage et les engrais.
Le débat après la visioconférence a généré d’autres interrogations, entre autres sur la précision des informations du fournisseur. S’agit-il d’écorce de pin sylvestre ou de pin maritime ? L’écorce est-elle compostée ou pas ? Une autre préoccupation peut être écologique en lien avec la fréquence d’arrosage – plusieurs fois par jour – pour réhumecter le substrat sans tourbe : on n’exploite plus les tourbières mais on consomme davantage d’eau…
Substituts à la terre végétale
Le besoin de supports de culture autofertiles avec une fonction support et nutritive tout à la fois est manifeste. Ils devront apporter de la résilience face aux changements climatiques.
Une réflexion sur des supports de plantation alternatifs avait déjà été engagée dans les projets Siterre I et II de Plante & Cité. Les technosols sont fabriqués en valorisant des déchets et sous-produits industriels ou urbains (organiques et minéraux) pour développer des sols fertiles. La réflexion avait aussi été étudiée dans le Casdar Techn’Au.
Depuis peu, Astredhor Seine-Manche est porteuse du projet Casdar Climarbre*2024-2028 visant à préparer les jeunes arbres à des conditions environnementales contraignantes.
Il est poursuivi dans son unité d’expérimentation pépinière basée au lycée horticole de Saint-Germain-en-Laye (78) où l’expérimentation se fera en technosol
*À distinguer de Clim’arbres, qui est un projet pluridisciplinaire visant la mise au point de méthodes de plantation de végétation le long des rivières. Le cordon boisé ainsi créé devrait permettre de diminuer le réchauffement des rivières.
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